C a t h e r i n e   V e r l a g u e t , auteure



Le processus

Une forme itinérante pour être présentée dans les lycées, et une forme plateau pour les théâtres

Claire a quinze ans. Elle est enceinte. C’est un accident, comme on dit. En parler à Fabien ? Ne pas lui en parler ? En parler à sa mère ? Avorter ? Ne pas ? Comment on fait ? Et sinon, quoi ? Via son récit, nous accompagnons Claire sur ces quelques jours ou tout se joue - où se déjoue, plutôt. Ces doutes, sensations, colères, ses pulsations internes… le tout rythmé de flash-back retraçant son histoire d’amour avec Fabien.

Mise en scène : Theâtre de Romette en 2021

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Production Théâtre de Romette

Coproductions La Filature, Scène nationale – Mulhouse, Théâtre Le Forum – Fréjus, Théâtre de la Croix-Rousse - Lyon, ... (en cours)

Avec le soutien de La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (résidence d’écriture), Les Tréteaux de France - Centre Dramatique National

Le texte et sa traduction ont été sélectionnés par le FESTIVAL PRIMEUR organisé par Le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l'Est mosellan et L'Institut Français de Sarrebruck. Le texte en allemand sera lu le 19 Novembre pour imaginer une création la saison suivante avec une comédienne allemande.

Fabrique d'écriture

Ce texte, j’ai commencé à l’écrire pour moi : un projet personnel, une fiction mais tout de même thérapeutique ; un besoin de raconter les doutes et cette autoroute de quelques jours durant lesquels, concentrée, on n’entend plus rien d’autre que ses propres pulsations. Ce texte, j’ai fini par l’aboutir par besoin de le partager, bien consciente qu’il y avait sur le sujet un vide cruel entre le « c’est ton corps ; fais ce que tu veux » et le « c’est un crime, ne le fais pas ». Ces dernières années, j’ai eu la chance de visiter plusieurs lycées grâce à « Maintenant que je sais » : petite forme écrite pour être jouée en salle de classe (compagnie Théâtre du Phare). J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec les infirmières scolaires qui m’ont confiée leur désarroi : il semble plus facile pour beaucoup de jeunes filles de venir à elles leur demander une pilule du lendemain, que de demander à leurs parents un rendez-vous chez la gynécologue ou une boite de préservatifs. Comme si la pilule du lendemain n’était pas violente pour le corps ! J’ai ainsi pu me rendre compte du nombre que nous étions à avoir avortées. Parfois même plus d’une fois. Et constater que malgré la facilité d’accès à l’acte, il reste pour chacune une cicatrice, un « et si » vulnérable.

J’ai toujours cru que l’émotion était un moteur puissant de réflexion. Qu’informer n’était pas toujours de donner des statistiques, mais aussi faire ressentir les choses afin que chacun puisse s’identifier et se positionner en toute liberté. J’ai eu l’opportunité, depuis la fin de l’écriture de ce texte, de le tester en lecture avec une classe de seconde et une autre de troisième. J’ai été heureuse de constater que ce n’était pas qu’un sujet de filles, et que garçons et filles s’exprimaient finalement moins sur l’avortement en lui-même que sur leur difficulté à aborder ensemble la sexualité.

Catherine Verlaguet