C a t h e r i n e V e r l a g u e t , auteure | ||||||||||||||||||||
Maintenant que je saisLansman 2017 Collection : Théâtre à vif ISBN : 978-2807101616 - 11 € Voir sur le site de l'édition Voir sur le site d'Amazon Dans la presseDossier de presse : Maintenant que je sais (theatreduphare.fr) Nourrir le jeune public (Wanderer) A fond le théâtre au Mille Clubs (Var Matin du 24 nov 2017) Autour de l'auteure Catherine Verlaguet (Site Web de 1001 visages) Une pièce qui interroge le spectateur (La Lozère Nouvelle, 25 avril 2019) Olivier Letellier crée Maintenant que je sais de Catherine Verlaguet (La Terrasse, juillet 2022) Théâtre de récit Une comédienne.
En 1983, Hélène a 22 ans la première fois qu’elle va au Brésil en tant que journaliste, pour couvrir le carnaval. Touchée par les gens qu’elle rencontre là-bas, elle y retourne un an après, en tant que correspondante politique. Elle se lie d’amitié avec Martha et Louis, un jeune couple qui l’aide à « rencontrer des gens ». Un jour, Louis est assassiné, et Martha disparaît. Hélène se met alors en quête de retrouver son amie, se frottant au régime de la dictature jusqu’à mettre sa propre vie en danger. Mise en scène : Théâtre du Phare puis Tréteaux de France
Extrait15 Octobre 1983 La première fois que j’ai entendu parler du Brésil, j’avais 16 ans. Les médias parlaient de la révolution militaire qui renversait le gouvernement. Devant son poste de télévision, mon père « ouvrier et fier de l’être ! », a demandé de son sourire sarcastique : « depuis quand les révolutions sont faites par l’armée ? » Et ma mère d’ajouter « une révolution de droite ?! On aura tout entendu ! » Ça fait 20 ans que le Brésil est une dictature. C’était des sujets pour mes articles. Et puis ça m’est arrivé à moi. La dictature est quelque chose qui vous arrive. Il n’était pas prévu que je rentre si tôt du Brésil. Ma rédaction m’a posé des questions ; j’ai répondu à leurs questions ; j’ai écrit mon histoire… Ils ne veulent pas la publier. Je vais vous la raconter. *** Printemps 1973, il y a 10 ans. J’ai 22 ans, je travaille déjà pour l’AFP, de nuit, au classement des informations. J’ai envie de partir. J’ai envie de voyager. Je guette les petites annonces : « Le Grand Voyageur Magazine cherche journaliste pour couvrir le carnaval de Rio : une semaine tout frais payé. » Hélène - Allô ? Je suis intéressée ! Personne ne voulait y aller. C’était très mal payé, il n’y avait pas de photographe attribué. « Je trouverai sur place, oui, pas de problème, non, bilingue, oui, tout ce que vous voulez. » A moi le carnaval ! J’arrive au Brésil deux jours avant le début du carnaval. Hélène - Bonjour ! Je suis journaliste ! Carnaval ? Vous faites des photos ? Du Carnaval ? Pour moi ? Il s’appelle Luis, il parle français, sa petite amie adore la France ! Luis - Vous connaissez le carnaval ? Il me parle des photos qu’il a prises l’année précédente : des danseuses, des chars, des couchers de soleil… Il me raconte la fabrication des chars et me dit qu’il pourrait m’emmener, le lendemain, dans les ateliers de construction… Je suis géniale ! Luis - Passez chez nous ce soir ! Je vous raconterai un peu les origines du carnaval et ma petite amie sera contente de pouvoir parler français. Le soir, j’arrive avec une bouteille de vin Chilien. Luis - Tu connais le Brésil ? Je sais. Je sais tout ça. Mais je ne suis pas là pour ça. |