C a t h e r i n e V e r l a g u e t , auteure |
L’orage à la maisonJoyvox 2020 Livre audio, avec les voix de:
ISBN : 978-2-490066-00-128 - 19.90 € Voir sur le site de l'édition Voir sur le site d'Amazon Catherine Verlaguet et Marc Demais avec le prix du meilleur livre audio Arthur a dix ans. Lorsque l’orage éclate chez lui, il se réfugie dans la salle de bain et attend que ça passe.
Sur le rebord de sa baignoire, il a un bateau que son père lui a fabriqué à partir d’une coquille de noix, et un petit coquillage tempête, un de ceux qui avale les tempêtes pour nous les raconter quand on leur tend l’oreille.
Un jour, fatigué de la foudre que ses parents ne savent pas éviter, Arthur embarque dans son bateau coquille de noix et part à la recherche du coquillage tempête qui saura avaler l’orage qu’il a chez lui.
De monstres marins en cité sous-Martyre, Arthur arrivera t’il à se débarrasser de l’orage de ses parents ?
ExtraitCet été, dehors, le soleil a envahi le ciel. Tous les jours, il éclate, écarlate, comme un fou rire sans nuage au bleu milieu du ciel. Et tous les jours, Arthur sort en prendre de grandes respirations, qu’il recrache ensuite chez lui pour y chasser l’air gris. *** Derrière lui, il referme la porte de la salle de bain et roule vite, vite une serviette pour servir de boudin devant la porte. Vite, vite il embouche la serrure de coton pour que le gris ne s’infiltrera pas par là. Puis, il grimpe dans la baignoire, rideau tiré : la foudre ne tombera pas ici. Une fois que l’orage aura fini d’exploser, il retournera se cacher quelque part, dans un bocal ou une boîte d’allumettes – qui sait – où il restera jusqu’à ce que quelqu’un vienne à nouveau le libérer. - Laisse-moi tranquille ! souffle le coquillage. Arthur recule, surpris d’avoir reçu une réponse. Du bout des lèvres, il demande : - Tu ne voudrais pas, s’il te plaît, recracher ta tempête et avaler l’orage que j’ai à la maison ? Après tout, un orage n’est qu’une tempête avec un peu de foudre ! Ça ne la rend que plus romantique, non !? - Place pour une brise, ici, et ça suffit ! explique le coquillage. Et encore ! Tout ce qui m’est donné d’avaler depuis que je suis sur ce maudit rebord de baignoire, ce sont des courants d’airs ! - Je te propose un marché, dit Arthur au coquillage. Aide moi à trouver un coquillage vide de tempête pour avaler mon orage, et je te déposerai quelque part dans mon jardin où tu pourras capturer les brises du matin. - Le souci, c’est la foudre ! dit le coquillage. Mais bien déterminé à se débarrasser de son orage, Arthur ne lâche pas l’affaire et pousse son marché un peu plus loin. - Je te déposerai au fond de mon jardin en attendant de pouvoir te ramener, le plus rapidement possible, sur ta plage en Hollande. - Le plus rapidement possible, c’est quand ? demande le coquillage, intéressé. Arthur hésite. - L’été prochain, bluffe-t-il avec l’aplomb d’un vendeur d’assurances. Au même moment, la foudre casse à tout rompre des assiettes dans la cuisine, en bas. Du bout des doigts, Arthur referme le rideau de sa baignoire un peu plus sur lui et sur son coquillage. - Alors ? demande –t-il - Marché conclu. Sur le bord de sa baignoire, Arthur fixe son bateau. De plus près, il distingue le pont en lattes de bois avec les canoës de sauvetage, la cabine du capitaine et le gouvernail. Dans la coque, les cales et les hublots. Le mât est fait d’une branche de jeune bouleau car : « comme le roseau, ce bois pli mais ne rompt pas. Un mât flexible, en cas de forte tempête, j’suis sûr que ça fera toute la différence ! » entend-il encore son père lui dire avant d’arracher spontanément un morceau de son t-shirt préféré pour composer la voile ; t-shirt qu’il porte le week-end pour travailler dans le jardin et auquel manque aujourd’hui un tout petit bout de tissu, sur le côté. Mais quel bout : une voile s’il vous plaît, qui permet à Arthur de s’embarquer. Et larguez les amarres ! C’est parti mauvaise troupe ! L’océan est déclaré. |