C a t h e r i n e   V e r l a g u e t , auteure



Cri

Récit d’une rupture



MARSEILLE – jeudi 31 juillet

Quiétude vent
A face iodée
Peau sèche sable
Au crépuscule
Perte de vue
A s’y jeter
Pin parasol
Route des crêtes
Arride sèche
Désertique
Et ce silence…

Baie des Singes
Au bout du monde
Vent mer air vierge
Vierge
Une promesse
Et mer et mer
A tous les bouts
Rassurante quelque part
Un début, fin
Une quiétude en turbulence
S’inscrit dans le temps dit
Donné
Couleurs cigales
Je suis ici
Je suis ici

A quel propos
Quoi dire ?
Mots qui ne viennent pas
Trahissent
Téléphone hermétique
Quand tout est sens
Oriel, ualité ou itif
Que veux tu
Que veux-tu que je te dise
Je te pense mieux que je te dise
Je te pense mieux quand je te bise

RETOUR DE MARSEILLE – samedi 2 août
 
Rien ne s’oublie
Tout s’entasse
Et macère
Aime acerbe
Je serai
A tout prendre
Je serai
Prise en flagrant déni
De ma propre personne
Mais d’ici là, écoute
Ferme les yeux
Ecoute
Le coucher du soleil
Sur le Port
Sur la Garde
Ecoute le silence
Et ces gamins fumer
Ou fuir avec nos sacs
Dans la lumière immense
Rouge, belle et généreuse
Quand Didier manifeste la minute des intermittents
Une dizaine de péquins
Devant l’Hôtel de Ville
Il faudrait que j’y sois
Il faudrait que j’y sois

M’en veux-tu d’être
Parfois
Ce que je suis ?
Je m’en veux, moi
De ne pas me connaître…
Te connaîs-tu
Toi ?
Sais-tu, toi
Aussi bien que je le sens
Comme on n’est rien
Sans soi
N’est-ce pas ?
Non on n’est rien, sans soi.
Qui se connaît ?
Qui, se connaît.
T’offre une machine
Sans mode d’emploi…
Mais
Ne t’inquiète pas
Je m’en vais plutôt bien
Sinon
Ce soir
Et toi ?
Comment vas-tu ?
Mens-tu ou t’en vas-tu
Ou vas-tu bien, tout simplement ?
En ce bout de la France
Comment va la lumière ?
Comment va la lumière
En ce bout de la France ?
Ecouter Lhasa et s’en faire
Un soupir exutoire
D’un cœur trop lourd
De pas grand-chose
Excuse-moi

Qui veille
Jeûne
N’est ce pas ?
Je me sens mieux
Ce soir
Ça va.

Ecouter Lhasa et s’en faire
Un souvenir d’extase
Une pensée de toi
Une pensée de toi

PARIS – dimanche 10 août

La terre est ronde comme un fil
Que l’on tisse et d’où l’on tombe
On se ramasse, on se dépasse
On se croise, on se rejoint…
Funambules en équilibres
Funambules à double fil
Apprendre à être sans filet
A chercher des contre poids…
Ou à tomber sur des ciseaux.

Ma tête est ronde comme un trou.

Moi, univers complexes
Parmi les univers complexes
Point infinitésimal
Parmi les points
Infinitésimaux
Parmi les millénaires…
JE est une suite.

Ce qui n’est plus
Deviens
Cicatrice immuable
Constitutive
Au siècle des siècles
Amen.

PARIS –  mardi 9 septembre

Retour sur Paris
Le manque de toi
Au creux du bide
Dans ce soleil
Qui n’a plus
Plus du tout
Le même goût…
Les femmes enceintes me semblent obscènes
Les amoureux, ridicules
Et chaque pensée de toi me déchire encore
Encore
Sans que je ne comprenne
J’essaye pourtant
Ta fuite
Tes peurs
Comme un scorpion qui mord
Tu m’as mordu
Ils mordent pour se protéger
Alors que parfois
On voudrait juste les aider
Les sauver
Les sortir de la maison dont ils sont prisonniers
Les remettre dehors
Qu’ils retrouvent la liberté
Ils mordent parce qu’il ne savent pas
La liberté ils pensent
Sans doute
Qu’elle est là
A tourner en rond, comme ça
Entre ces quatre murs
La liberté
Ils ne savent pas
Qu’elle est peut-être justement
En celui
Qu’ils mordent…

PARIS – dimanche 14 septembre

Crois-tu
A la fourrer partout
Qu’elle te permet
De posséder ?
Posséder qui,
Si ce n’est toi ?
Pauvre homme, c’est vrai que quand
Tout cet afflux de sang
Arrive
Dedans
Il ne reste
Pas grand-chose
Pas grand-chose
Pour le cerveau
Et ce n’est pas
Ta faute à toi
Si ta bite bouffe
Tout le sang
De ton cerveau !
Pathétique quand même qu’un être puisse
Se réduire
Ainsi
En un si
Si petit
Appendice.

Il ne faut
Ne faut pas
Egoïste
Je me vide
Viderai
De mots
De toi
De moi
De tout le monde
Ne rester que silence
Poussière
Matière
A réfléchir
La lumière
Le ciel
Les hommes
Tels que toi
Les femmes
Les autres
Créer
Ceux qui ne comprennent pas
Comment
Peut-on vivre
Comment
Sans réfléchir
Sans rien
Sans question
Sans doutes
Subissant
Je doute
De tout
Que je sois
Vivante
Je ne suis
Que pensées
Oppressantes
J’oppresse
Sans doute
Ne fous la paix
A personne
Et déjà pas
Surtout pas
A moi-même
Comment peut-on
Vivre
Comme ça
Dans ce harcèlement
Perpétuel
De mots
Qui ne suffisent même pas
A dire
A exprimer
Ce qui se passe
En chacun
Je te déteste
De ne trouver
Que ceux
Du mensonge
Qui arrangent et permet
De continuer
Moi je suis
Fatiguée
Fatiguée
Ils ne me lâchent pas
Et sont
Désordonnés
Et j’ai beau les avoir
Les chercher
Je n’avance pas plus
Pas mieux
Que toi
Caché derrière ton rire
Comme j’ai su bien m’y cacher
Aussi
Il y a
En effet
Comme un goût
Acide
A être
Et pourtant
Qui voudrait
Qui, voudrait
Ne plus…
Personne
Personne.
Je ne voudrais pas, moi !
Juste
Peut-être
De temps en temps
Disparaître
Oublier
Oublier
Arrêter
De penser
La machine
Infernale
Je voudrais
La paix
Dans ma tête
Je pensais
Je croyais
En nous
La trouver
Un peu
De se dire
Que quelque chose existe
Et vaut la peine
Au-delà de tout
Tout ce remue-ménage
Ces mots
En soi
Et maintenant
Maintenant
A nouveau seule

Et lasse
Je continue
Vers moi
Je continue
C’est déjà ça
Mais qu’y trouverais-je
De plus que moi
Si déjà ça
Si je m’y trouve…
On ne se trouve pas, comme ça.
Et même si…
Qu’est ce que j’en ai
A foutre
De mon nombril
De mon histoire
Si rien
Si personne
Ne me partage
Ne me prolonge
Ou ne me continue
Qu’est ce que j’en ai
A foutre
De moi
Un point
Infinitésimal
Parmi les points
Infinitésimaux
Si rien
Si personne…
Il y a l’art
Et le théâtre
Et les amis
Il y a tout ça
Heureusement
Tout ça
La vie
En exergue dans
Ma solitude
J’irai au bout
De toi.

PARIS – jeudi 16 septembre

Cœur grimace
Aux gestes fourbes
Tu te gausses
De mes caresses
Tu te joues
De moi

PARIS – vendredi 26 septembre

Me réveiller cent fois, mille fois
Dans des draps qui ne m’appartiennent pas
Et raisonner en quitte ou double
Dans du whisky, l’esprit trouble
Etre à l’affût de l’homme qui vient
Pour être en fuite de la femme rien
Je me découvre pour me cacher
Me dévêtis à volonté

Non, il n’y a pas d’amour heureux m’écrivais-tu le soir dernier.
Non, il n’y a pas d’amour heureux.
L’impression d’avoir été bafouée, niée, de n’avoir rien été, de n’être rien, encore…
L’impression que je n’y arriverai plus, que je me protègerai dorénavant toujours, moins de l’autre hypothétique que de moi-même.
L’impression qu’on a fait semblant.
Je me sens seule. Je me sens mal. Tu me manques et je ne sais même pas pourquoi.
Je t’en veux de te manquer, toi. Tu t’enfermes dans ta morsure, c’est tellement plus facile… Et je n’existe plus.

PARIS – mardi 30 septembre

De tout soupçon, je jure, je me lave
De tout reproche, je crie, j’enrage
Ce n’est pas moi
Ce ventre plein, ce trou, de semences étrangères
Aux mille visages palliatifs
J’en oublierai le sien
Car à tout prendre je les prends, tous
Pour ce qu’ils sont
Pour rien
Un masque, un pansement
Sur ma plaie, sur mon sexe
L’origine du monde, disent certains !
De quel monde, je voudrais bien
Qu’ils me le disent, aussi
De quel monde parlez-vous ?
De celui où
Chacun
Seul
Est sa fin et son origine
Son origine et sa fin ?
Monde de solitude
Partagées.
Toi,
Pauvre petit bout
De pas grand-chose

  • je ne sais plus

Comment tout ça a commencé ?
Comment l’a-t-on laissé finir…

Il, lui, dont je tairai le nom pour ne pas qu’il résonne en mon cœur malade, pour ne pas qu’il réveille la rage, haine ou ardeur, je ne sais même plus…
Enfoui tout ça,
je ne veux pas le réveiller,
ça cicatrise.
Lui, donc,
nom dont j’efface le visage,
s’inscrit pourtant dans toutes mes pores,
et son odeur, regard…
Mais quelle voix,
laquelle croire,
de celle qui m’aimât ou de celle qui m’abandonna,
me dit qu’elle voulait être là, toujours, pour moi, pour nous,
qui voulait de mon ventre…
Voix qui me jura, me jura, Amour, mille fois…
Qu’est ce que l’amour, dans cette bouche ?
S’il n’est ni désir de protection, d’attention…
Cette voix qui voulait y croire, qui voulait que j’y crois,
qui en avait besoin pour y croire elle-même,
comme si,
comme si y croire suffisait,
comme si que j’y crois, moi, suffise…
Et déjà la plaie se réouvre,
sans que je le cite,
sans que j’ai dit son nom
et je saigne de ce sang blanc qui nous constituait et qui appelle, appelle sans comprendre pourquoi ce nom laisse aujourd’hui mon ventre vide, meurtrit…
Je suis si peu de chose,
si peu de chose sans doute,
que tu puisses me traiter comme ça,
si peu de chose…
Seule je me retrouve et me sens mieux…
Parce qu’au-delà du vide demeure la certitude que bien que chacun de nous se mente à soi même, sans doute, je ne me mentirai jamais aussi bien, aussi profondément, que tu a su le faire.

Pour vivre heureux il faut
Vivre.

PARIS – vendredi 20 septebre

Assis au bord du crépuscule
Il voit le jour tomber
Et se demande si la lune
Perché, fidèle, de l’autre côté
Saura le rattraper.
Et il tourne la tête
Tourne la tête et aperçoit

cet astre plein, et rond, et blanc.
Paniqué, terrifié
Il se demande alors qui donc
Si elle est en avance
Si elle n’est plus là-bas
Prête à recevoir
Prête à le rattraper
Qui sauvera le jour
Qui sauvera le jour
Et qui, qui, qui fera
Que la lumière soit
Demain
Après-demain ?
Et sans réfléchir plus avant
Il saute
Pour rattraper le jour
Il saute.

PARIS – jeudi 8 octobre

Rester au bord du gouffre et regarder
D’en bas.
Le ciel sera
Toujours plus haut
Le ciel sera
Que le plus haut des gouffres !
Et je veux croire
Oui, je veux,
que les étoiles qui me tirent
Ne viennent pas
D’en bas.

Si je devais
Si je sautais
Est-ce que je m’envolerais ?
Prends le pari et saute
Saute
Saute…
Je me rattraperai
Je
Me rattraperai.

Paix arride.

PARIS – vendredi 9 octobre.

Le bonheur coagule et éclate
Parfois
Comme un abcès trop lourd
Trop plein
Furoncle
Un, bouton

Le bonheur coagule et moisit
Et revient
Une boucle éternelle
Incertaine
La vie

L’impression de sortir d’une guerre
Qu’il semblerait que j’ai perdue
Que j’ai gagnée, pourtant
Je me retrouve
Et baiserai la terre entière
Par pur plaisir de liberté
De chair
De ce plaisir qui ne doit
Rien à personne
Qui ne doit
rien
Et si personne ne me désire au-delà de tout ça
Ne me prolonge ou ne me continue
Tant pis
J’aurais au moins vécu pour moi
Et je voudrais bien, maintenant
Vivre pour moi
Déjà
Qu’il vienne alors
Celui qui veut
Celui
S’il existe encore quelque part
Je ne suis pas pressée
Je ne suis pas pressée et à vrai dire
Je lui souhaite de m’aimer
Et d’en avoir envie
Parce que j’ai autre chose à foutre
Que de mettre encore et toujours
De l’énergie
En Lui(s)
Je ne suis pas ta mère
Je ne suis rien
Qu’une femme
Et c’est assez, me semble t-il
Pour être aimée

PARIS – lundi 20 octobre

L’un à côté de l’autre
A l’heure où sont les choses
Moi j’ai la tête en ecchymoses
Et si s’étouffent mes silences
Plaisirs humides de lits défaits
J’y reprends formes et contours
Redélimite ce que je suis
L’un à côté de l’autre
A  l’heure ou vont les choses
Je ne vois plus que toi
Sur moi
M’annihilant sans complexes
Sans égards, sans même
Le faire exprès
L’un à côté de l’autre
Moi je n’existe plus
Et je m’enfuis
Et je m’en fou
Demeure l’unique certitude
Que loin de toi
Je suis.
Et je veux ETRE
Triste d’ailleurs
Que tu ne m’ais jamais connue

Quand la soupape explose
C’est que le plat
Est cuit

PARIS – vendredi 24 octobre

Sur un carré irrépressible s’inscrit
-surimpression-
ma vie :
irruptions de trop pleins
de vides
sensations inassouvies
qui tournent en rond et qui s’enflamment
s’échappent
et créent

cocotte minute et soupape
vapeur sifflante à mes entrailles
est-ce que j’aurai le temps
est-ce que j’aurai le temps
de tout écrire
et de tout dire
de tout ce que nous sommes
de ce qu’est l’Homme

un besoin de comprendre
et de justifier
l’inacceptable
l’impardonnable
indubitablement constitutif
mais
intolérante je deviens
intolérable, sans doute…
Plus la force
à vrai dire
parce que de comprendre et de justifier implique
de pardonner…
je ne sais pas faire autrement

Et ces faiblesses
failles et gouffres
mensonges et mesquineries
sont bien ce qui m’attirent
nourrissent ma plume, mes pensées…

impuissante, je reste
avide, aussi…

Impuissance perpétuelle
Et source, pourtant :
Antinomie constitutive
Voilà ce que je suis

Je haï comme que j’ai pu aimer
Et la haine est nouvelle, en moi
Elle me rend orgueilleuse
Et je ne sais
Pas encore
Quoi en faire
Je voudrais
Faire l’amour au monde
Pour que le monde me fasse l’amour
Combler ce trou qui saigne à chaudes larmes
Et que tu ne considères pas
Parce qu’il faut te considérer
Te comprendre pour avancer…
Il y a toujours plus important
Que moi
N’est ce pas ?
Plus important que
Me consoler
Te rattraper…
J’ai dû rêver tout ça
Sans doute.
On ne crache pas sur quelque chose
Comme ça
On ne crache pas sur ceux
Qu’on aime
Et si tu as pu cracher dessus
C’est bien la preuve
Sans doute
Que ça n’existait pas
Que j’ai rêvé tout ça
Toute seule.

PARIS – samedi 25 octobre

Tu passes me prendre à longueur de journée
Passe me prendre
En pensées
Cafardeuses
Nostalgiques
Mon corps est si
Abandonné
Du tien
Comme un gamin
Il reste coi
Te cherche et ne te trouve pas

Tu passes me prendre à longueur de journée
Au détours de regards
De gestes, d’allusions
Tu m’assailles au moindre truc
Qui se dit, qui se fait, que je vois
Tout me ramène
A toi

Particulièrement, ce soir
Tu passes me prendre et ne me lâches pas
Je voudrais
Sans un mot
Etre dans ton odeur
Dans ton torse
Dans tes yeux de gamin
qui a fait une bêtise
Que tu me serres fort chuchotant « je suis là » chuchotant « c’est fini »
Et puis avoir confiance
Pouvoir avoir confiance
Est-ce si difficile
De m’aimer
Et de me respecter ?

Tu passes me prendre
A longueur de journée
Et ne me lâche pas
A longueur de journée
Tu es là
Et je cherche à te perdre
En mille autres
A moins que je ne cherche
A t’y trouver
En fait
Car aucun
Rien
Ne me convient
Ne me comble
Ou ne me rassasie
Ne serait-ce que le corps

Je reste en cicatrice

Le sourire accroché à ces lèvres qui ont bien du mal à jouir…

PARIS – mercredi 29 octobre

La vie est une pute
Alors pourquoi ne pas l’être ?

PARIS – vendredi 31 octobre

Méditation philosophique :
Que pouvais-tu faire d’autre avec une serpillière
Que de t’essuyer les pieds dessus ?

Je ne sais pas, mon ange
Peut-être
L’essorer !?

C’était,
Bourreau
Le mot de trop…

Même la plus belle étoffe
Finie en serpillière
Quand on n’en prend pas soin
Et je t’ai laissé faire
C’est vrai

Je ne suis pas
Une serpillière

Et je n’ai rien
Rien à répondre
A ça
A ta méchanceté
Aux excuses que tu te cherches
A défauts de me les faire

Je ne suis pas
Pas responsable
de plus
Que de ce que je suis
Ça ne méritait pas
Pas que tu le piétines

Responsable, si
D’avoir voulu t’aimer
D’avoir voulu t’apprendre
Alors que tu ne m’avais rien
Jamais rien demandé.

Mais quoi que j’ai pu être
ou faire
Je ne méritais pas
Pas que tu me piétines

Tu pouvais me quitter
Tu pouvais me parler
Tu pouvais me parler
Tu pouvais être un homme

FAYENCE – mercredi 5 Novembre

Quelle pulsation entend celui qui prétend écouter mon cœur, les battements de ma poitrine ? Entend t’il ce qui bat ou alors juste, juste à côté…Toujours à contre-temps. Pulsation infatigable… Un corps de volupté habile, déshabillé, tranquille… Je te délire irrationnel, frôle et sillonne, te sens et hume, je te devine atemporel, je ne dis mots…Je te maudis… t’oublie…

Je reste ivre, là, de silence et de paix, de douleur digérée après macération, lente, épuisée, je me sens mieux, toujours mieux, triomphe du temps qui passe et nous ramasse.

Demain, je renaîtrai.